La santé des femmes et des enfants dans les situations de conflit: le paysage actuel de l’épidémiologie et du fardeau des conflits

La nature de la guerre et des conflits a changé au cours des dernières décennies. Les conflits s’étendent désormais au-delà des frontières nationales, nombre d’entre eux ayant des affiliations internationales complexes dépassant les États et entraînant des menaces pour la paix et la sécurité internationales. Aussi, les conflits intra-étatiques se prolongent, durant en moyenne plus de 20 ans.

Le droit international humanitaire (DIH), ou droit des conflits armés, réglemente la conduite de la guerre et vise à limiter l’impact des conflits armés en restreignant et en réglementant les moyens et méthodes de combat, et en protégeant les civils qui ne participent pas aux hostilités. Cependant, le DIH se concentre principalement sur les effets directs de la guerre, à savoir les blessures traumatiques, qu’elles soient physiques ou mentales, et les morts dus aux bombes et aux tirs pendant les opérations de combat. Pourtant, la guerre produit aussi des conséquences indirectes par la destruction des éléments essentiels à la vie, comme la nourriture, l’eau, les abris, les soins médicaux et une insécurité accrue qui entraîne la souffrance et la mort.

Les défis fondamentaux auxquels sont confrontés les services humanitaires et de santé face aux conflits sont liés aux violations croissantes du DIH, les frontières entre combattants et civils devenant de plus en plus floues, ce qui entraîne des taux de morbidité et de mortalité plus élevés. Dans les guerres modernes, il a été démontré que les civils ont des taux de morbidité plus élevés que les soldats. Dans les cas de combattants ancrés en milieu urbain, ainsi que dans les cas de plus en plus fréquents d’attaques contre des civils et des professionnels et établissements de santé, un nombre croissant de femmes, de nouveau-nés, d’enfants et d’adolescents vulnérables peut être touchés gravement et de manière disproportionnée.